Le journal de blorg, Part two


Le journal de blorg, la suite

MOIS 4

 

 

Semaine 13   (sam 29 déc- vend 4 janv 2008 )

 

 

Arrêt sur images

Si je devais faire le « bilan mi-séjour », comme mes collègues anim’ l’appellent dans le jargon, il serait le suivant :

J’ai appris:

A traire Bobby la vache, et Alice la chèvre, à couper les queues des agneaux, à tondre un mouton, à donner le biberon à un agneau, à prendre soin de poussins venant de naître, de poules, de coqs et de paons, à désherber/planter avec de nouveaux outils, à faire le meilleur compost 100% bio en couches, à cueillir des fleurs, les emballer, à faire des boutures, à planter des arbres, à couper du bois, à réparer 15 fois la même roue d’un tracteur, à m’asseoir dans un hélicoptère, à ouvrir et fermer des clôtures en un temps record, à peindre même quand on n’aime pas la couleur, à faire la serveuse modèle dans un lodge de luxe, à masser avec des marteaux chinois, à surfer, à gérer un backpacker de 16 lits, à confectionner de belles fleurs/paniers tressés en flax, à jouer très très mal de l’harmonica (mais je continue de m’entraîner !), plus de 250 nouveaux mots en maori et en anglais (5/95%), à conduire à gauche avec le volant à droite (et à jurer en anglais), à m’habituer aux publicités toutes les 10 min à la télé, aux sunflies et à l’accent kiwi (pas toujours)… à découvrir une autre façon de vivre, des gens simples, sains et sympathiques… donc à prendre le temps de me pauser, à ne plus courir et parler dans tous les sens, à écouter !   

Je n’ai pas arrêter :

Encore de fumer (bientôt ! 4 clopes/jour, c’est déjà raisonnable !), de faire le ménage mais cette fois 15 fois plus, de faire des lits, de nettoyer des salles de bains, des cuisines, de faire du jardinage…de faire de la randonnée, de jouer avec les enfants, de m’éclater, d’ouvrir grands les yeux pour profiter de chaque moment, de chaque paysage et vivre l’instant présent… d’être optimiste et spontanée, et de penser à ceux que j’aime !!!

 

 

 

A New Year

Pour ce dernier jour de l’année 2007, je suis partie à la rencontre des locaux qui vivent ici. Ils ont tous un job en relation avec le tourisme, barmans, pilotes de jetboats, d’avions, guides, gestionnaires d’homesteads, du camping … une jolie petite troupe de trentenaires, qui se connaissent tous. On part donc pour le (seul) pub du village où l’on trouve une pure ambiance, autour d’un feu  à l’extérieur, on danse, on chante, on boit….. « Happy New Year » !!!  Bon, c’est pas tout ça, mais demain j’ai des lits à faire, je pars donc me coucher, mais réellement satisfaite d’avoir passé ce nouvel an, avec des gens d’ici, plutôt qu’avec d’autres touristes, ou pire encore des français ! Parce que, ma « Bonne Année » française, elle n’est qu’à midi le lendemain! 

1er janvier, je suis en train de passer l’aspirateur, quand tout à coup, je vois Kenna et Rick débouler comme des furies : « Boanne Anneu ! » Excellent ! C’est ça d’avoir 2 horaires différents, ça fait 2 fois plus de vœux.

 

 

 

Semaine 14   (sam  5 - vend 11 janv)

 

 

Wild Wild West

La quantité de pluie ne me satisfaisant pas, je vais passer mes prochains 15 jours sur la Côte Ouest, réputée pour ses 8 m de pluie par an (encore plus qu’à Makarora). Je dois dire que c’est un peu sévère, ou alors j’ai beaucoup de chance, car il ne pleut pas tant que ça ! 

Je quitte donc Makarora sous un soleil de feu, la neige sur les montagnes a fondu depuis longtemps. Toute une journée dans un bus, à arpenter la Côte Ouest, entre glaciers et mer, sublime ! Nouveau point de chute pour 6 jours, Greymouth, capitale des sculpteurs de jade et des chercheurs d’or ! Mon nouveau chez moi, est dans les hauteurs de Greymouth, qui surplombent  la rivière, et Caroline et Ged m’accueillent chaleureusement.

Petit couple tranquille, sans enfants, la 50aine, qui refait sa maison ! What a mess ! La maison en travaux est retournée, jamais vu ça, une vraie horreur ! Je crois que je commence à être maniaque à force de ranger tous ces backpackers, holiday houses… non, quand même, tu as beau être en travaux, il y a une limite, tu marches pas pieds nus ici car il y a des outils qui traînent par terre dans tous les coins, des pots de peinture ouverts…  trop tard pour moi, je me suis déjà ouvert le pied, enfoncé quelques clous, marché dans une flaque de peinture fraîche… sans parler des rats et oiseaux morts que le chat nous ramène chaque jour, que je dois ramasser. Croyez-moi, il n’ y a pas que la Côte qui est wild ici ! Heureusement, les chevaux ne vivent pas dans la maison !

 

La pile Caroline !

Ged est conducteur d’engin pour une compagnie de chercheurs d’or. Ces malades, ils ne s’arrêtent jamais, «  de l’or, de l’or… », 24H/24 ! Du coup, Ged a des horaires de fous, pire que le coloc’ fromager: 3 jours 16H-7H, 3 jours 4H-19H, 2 jours de congès, etc ! Je le vois presque jamais, je passe donc tout mon temps avec Caroline, qui se sentant seule quelquefois de cette situation, est ravie, par le biais du wwoofing, d’avoir de la compagnie. Institutrice pendant plus de 25 ans, elle a arrêté cette année. Ayant perdu son permis de conduire (ah, l’alcool au volant …), elle ne pouvait plus se rendre à son école. Elle a pris ça comme un signe, a arrêté de boire et de fumer et a décidé de s’occuper d’elle, de sa maison, de son mari. Elle a du boulot ! Mais elle est pleine de bonne volonté, elle est à fond, toujours en train de courir, c’est une vraie pile. Mais le problème, c’est qu’elle est complètement désordonnée (comment elle faisait dans son boulot ?), on va au supermarché tous les jours parce qu’elle oublie toujours quelque chose, elle oublie tout, où elle a mis ses clés, son porte-monnaie. La plupart du temps, c’est genre aux toilettes, alors maintenant que je la connais, on gagne du temps ! Je suis devenue une tête et des jambes, voilà mon job : chauffeur et agenda ! Vue la gueule de la maison, je m’attendais plutôt à peindre, tapisser, bricoler… le wwoofing réserve souvent quelques surprises !

 

 

Ces amis les bêtes !

Les poules, c’est bon, je maîtrise ! Assez stupides et peureuses, tant que tu les nourris, elles sont contentes. Elles veulent des bébés alors elles font des œufs et couvent, elles croient qu’elles vont avoir des poussins même quand il n’y a pas de coq !!

Les chats, les chiens, c’est comme partout, les uns fidèles, les autres majestueux et indépendants ! La chienne ici, qui porte le même nom que Milou en anglais, « Snowy », est tout simplement incroyable (comme Milou), elle me connaît à peine mais elle m’adore, et m’obéit ! Pendant que Caroline monte à cheval (ah… on y vient !), on part faire de longues ballades sur la plage, elle n’aboie pas après les autres chiens, elle reste toujours aux alentours… J’ai pas un don, c’est juste qu’elle est comme ça avec tout le monde, c’est royal ! 

Bon ok, arrêtons de parler chien, et intéressons-nous au phénomène Cheval ! Jimmy et Flit, c’est pas mes amis ! Deux vrais immenses chevaux rebelles qui passent leur journée dans des prés bien verts. Alors travailler, tu penses bien que ça les branche pas vraiment ! Résultat, à part Caroline, personne ne peut les monter ou alors, très rarement, quand tu pratiques le dressage et que tu montes régulièrement. Au début, j’ai bien tenté ma chance, je monte, au pas, au trot, dans le pré, tout va plutôt bien, on décide de partir sur la plage pour galoper. Pas moyen, Flit se met à reculer, puis à se cabrer, genre la plage c’est nul, dégage, c’est pas toi le boss. Elle a raison, j’ai beau me tenir et ne pas tomber, je ne suis pas assez dure, assez autoritaire !! Quand à Jimmy le jeune étalon, il mord… entre autres ! Qu’ils restent dans les prés à manger de l’herbe, ça m’est égal finalement… j’ai pas envie d’être le boss!

 

 

Semaine 15   (sam 12 - vend 18 janv)

 

 

Destination Punakaiki

Je quitte cette maison en pagaille sans trop de regret, tout en m’étant habituée aux gens qui y vivent. J’y ai passé de bons moments à flâner, à lire (et à attendre Caroline !). Pour ce dernier jour ensemble, nous décidons de nous faire un pique-nique, non loin de ma prochaine destination, Punakaiki ! Rassasiés, Ged et Caroline me déposent devant un immense Backpacker aux allures plutôt hippies et colorés, le Punakaiki Beach Hostel.

50 m de la plage, 50 lits, une vrai usine, avec des vrais chefs d’entreprise dedans ! Lutz, allemand d’origine (ils sont vraiment partout !!) gère avec 3 autres personnes (allemandes elles aussi) ce big « business », 4 mois chacun dans l’année. Il y a beau avoir un air de ressemblance avec le Dolphin lodge, on est bien loin de la gestion surfeuse/smokeuse de Nick ! La cool attitude n’est plus d’actualité, ici on « exploite » le système du wwoofing. Je veux dire par là, qu’ils ont réellement besoin de nous pour faire tourner la maison, ok, c’est notre job de wwoofeurs, mais il n’y a aucune considération, aucun merci ! Un exemple, parmi tant d’autres, il boit le bon café et nous de la merde ! On ne fait pas partie de la famille, on ne peut pas rester avec eux dans la maison, on est dans un dortoir de 10  de 20M²!

Alors pourquoi je reste ? Parce qu’on est « on », nous sommes au minimum 4 wwoofeurs ici ! En une semaine, j’en ai rencontré 8 différents ! Et tous excellents : il y a le couple d’espagnols ahuris, le couple très british à l’humour noir que j’adore, 3 allemandes (pour les statistiques) et Eva, ma nouvelle copine belge! Dans une ambiance telle que celle-ci, on se serre les coudes, on fait le minimum, j’avoue, et on se marre vraiment !

 

Crêpes Party

Tu veux une autre raison de rester ici ? Pour la beauté sauvage et magique des paysages ! Ici, je retrouve un peu des  Catlins, c’est un mélange entre le crachin de la Bretagne, les côtes acérées de la Normandie, et la puissance de l’Océan des Landes. Avec en plus un climat subtropical, propre de cet endroit de la Côte. On y voit pousser les palmiers Nikau, vivant le plus au sud de la Terre.

Après le taf, on flâne, en forêt, dans les grottes, au bord des rivières, le long des débris naturels de la mer sauvage…. N’oublions pas pour autant qu’il y a ici 8M de pluie par an, alors desfois, on fait des jeux de société !

Un autre phénomène étrange et fascinant ici, les Pancake Rocks, ou plutôt les Crêpes Rocks, quand on voit la finesse des différentes couches de pierres. Les géologues s’en régalent ! Quand à moi, je reste des heures à regarder s’engouffrer les vagues dans ces piles de crêpes, à contempler le soleil passer de votre côté… Mais toujours pas de « rayon vert » !

 

 

 

Semaine 16  (sam 19 – vend 25 janv)

 

Des vignobles aux confitures

Ce samedi, je prends mon bus direction Nelson, je ne sais pas encore ce qui m’attend, la famille est restée très vague au téléphone, quant à mes nouvelles missions. Le cœur rempli de tristesse de quitter Eva mais l’esprit rempli d’adrénaline, je jette un dernier regard sur les « crêpes », puis je traverse des milliers de vignobles de Sauvignon blanc, Riesling ou Chardonnay. Les vignes ici, poussent comme des champignons, et c’est très marrant d’entendre les kiwis prononcer les noms de vin, avec leur accent ! Bien que le nom (dû au cep d’origine) soit français, le goût du vin est quelque peu différent mais très goûtu et les kiwis en sont très fiers ! En tant qu’amatrice de vin blanc, je me régale, avec modération bien sûr ! 

Je suis accueillie à Nelson par Nikil Cahusac de Caux (si c’est pas un beau nom français !), complètement english et sa femme Julie, américaine. Tous 2 ont plus de 70 ans et sont pratiquement sourds, ce qui ne facilite pas la communication ! Adorables, cultivés et voyageurs, nous passons des heures à regarder l’Atlas en compagnie de Laura, autre wwoofeuse, autrichienne.

Autre grande occupation, cueillir les fruits du grand jardin (framboises, pommes, coings, citrons, figues…), et faire de la confiture, de la compote : un vrai régal ! La nourriture est le maître mot de cette famille. Julie m’impressionne, elle ne parle pas français mais connaît tout le vocabulaire relatif à la cuisine. La pâtisserie et la viennoiserie sont ses spécialités, voilà pourquoi elle a ouvert une boulangerie !

 

 

The bakery « L’Artisan »

Sous forme de parc d’attraction, il existe le village authentique de Nelson au 19e siècle, tout y a été reconstitué à l’identique, de l’imprimerie à la banque, en passant par l’église. C’est un vrai-faux village, mais la boulangerie « L’Artisan », elle, est bien réelle !  On y trouve du vrai pain, avec un vrai boulanger !

Voilà aussi mon nouveau job de wwoofeuse, aider à la fabrication et servir de la viennoiserie française toute chaude sortie du four ! Tim est impressionnant, bien qu’étant américain, il fait de la brioche, pain de mie, baguettes, pains au chocolat, croissants ! Il y a une queue folle tous les jours pour pouvoir déguster ses petites recettes ! Il a encore quelques progrès à faire sur les pains au chocolat, mais je ne vais pas me plaindre, ça faisait 4 mois que j’en rêvais, et il l’a fait ! Par contre, ses cannelés sont vraiment aussi bons qu’en France, parfumés à la fleur d’Oranger… humm ! Pendant 6 jours, je me serai régalée, vive la France, qui est arrivée ici, jusqu’à moi !  Et merci Tim ! 

 

MOIS 5

 

 

Semaine 17 (sam 26 – vend 1er  fév)

 

Peace and Love

Quand je ne suis pas à la boulangerie, je donne un coup de main en cuisine, au Club, très huppé du port. De riches bourgeois de Nelson, se croyant grands navigateurs, viennent déguster quelques mets, et surtout picoler après leur régate du jour ! Ambiance plutôt inhabituelle pour moi, du « m ’as –tu vu », «  j’ai le plus gros voilier du port », etc. Ok, oui, je suis jalouse, moi aussi, je veux un bateau… et pouvoir naviguer sur les flots de NZ !

Il est temps de quitter toute cette bouffe, je commence à être écoeurée !!! Je pars pour Takaka, dans la Golden Bay, où je vais essayer de me trouver un petit job de serveuse ! C’est une région plutôt touristique, avec plein de cafés ! J’ai mes chances !

Ma porte d’entrée  reste cependant encore et toujours le wwoofing, histoire d’avoir un lieu où dormir et le temps de m’organiser. Je suis accueillie par Franca, belle hippie italianokiwie. Louant sa maison pour ne plus avoir besoin de travailler,  elle vit dans son garage réaménagé ! Aux alentours, elle a un magnifique jardin au style japonais, 100% bio, agrémenté de cacas de cheval et d’algues, qui est maintenant sous ma responsabilité… et une caravane, ma nouvelle chambre plus grande que mon ancien appart de 14m² !!

Les conditions sont extrêmes ici, toilettes sèches dans le jardin, et baignoire dehors à la vue de tous ! Bienvenue chez les hippies, les vrais ! Et ça fait du bien d’être aussi proche de la nature, croyez-moi ! Franca, est guérisseuse à ses heures perdues, masseuse, pratique la réflexologie… elle se balade à poil, pas rasée, toute naturelle ! C’est la peace attitude, quoi ! Nous passons des heures à discuter, de la famille entre autres, car comme moi, elle est la dernière d’une fratrie de 3 sœurs !! Nous allons danser sur les rythmes endiablés de Salsa, nous allons nous promener en vélo, dans les forêts, nous faisons les marchés… Nous avons donc beaucoup de choses en commun ! Comme quoi, l’Italie et la France peuvent aussi s’apprécier, il n’y a pas que le Football dans la vie ! 

 

 

 

Semaine 18   (sam 2 – vend 8  fév)

 

 

Mardi Gras

Ici aussi, chez les hippies, on fête « Mardi Gras ». L’Association du village nous a concocté tout un programme pour ce « mardi » (qui tombe un samedi !). La traditionnelle parade est de rigueur : avec Franca, on décide de se déguiser, pour y participer, en femmes des cavernes et femme bleue. Deux vraies horreurs à perruques, qui me changent de tous les beaux costumes que j’ai pu porter ces derniers carnavals et autres Médiévales. Nous nous retrouvons donc 20 à défiler, contre 150 touristes qui nous regardent avec un air étrange. Avec 2 jongleurs, un monocycle, une troupe mauvaise de théâtre de rue, et 5 tambours, c’était plutôt pathétique. Mais l’essentiel, c’est qu’on s’est vraiment bien marré, que d’autres (vrais) musiciens ont rejoint le bal pour l’aprèm, et qu’on a dansé toute la nuit au son des rythmes endiablés de salsa et samba !

Un petit Mardi gras, dans un petit village, une ambiance conviviale et peace… et on a même mangé des crêpes. Alors, que demander de plus ?      

 

Chez les Brigands

Il y a donc 2 catégories ici, les locaux, maraîchers, artisans, musiciens ou simplement drogués, et les touristes qui viennent acheter leurs produits sur les marchés (pas la drogue, ils la gardent pour eux !!!) ! Comme je suis une touriste particulière, j’ai pensé que vous pourrais moi aussi, me mettre à leurs services.

Entre le désherbage et l’arrosage, je me cherche donc un petit boulot de serveuse. Au départ, c’est pas évident de trouver quelque chose pour seulement 2 semaines. Je peux comprendre, tu as à peine fini de former ta nouvelle serveuse, qu’elle s’en va déjà ! Après plusieurs tentatives, je trouve enfin un café-restaurant qui veut bien de moi : « The Brigand Café », et tant qu’ancienne brigande aux Médiévales, ce nom me va plutôt bien !

Exit le bar bénévole du Brise Glace, ici, tu as 15 sortes de bières, 20 de vins, sans compter les liqueurs, et le menu restaurant… et… la machine infernale, avec plein de codes… et tout ça, in english, of course ! Je ne critiquerai plus jamais une serveuse de ma vie, je réalise aujourd’hui comme c’est pas si facile…

 

 

Semaine 19   (sam 9 – vend 15  fév)

 

Entre 2 collines !

Il n’ y a pas que la caravane, le garage aménagé ou le jardin. Golden Bay regorge de petites ou grandes ballades : plages désertes, cascades et sources, forêts luxuriantes, grottes à stalactites, tout y est ! Avec ou sans Franca, qui me prête sa voiture à l’occasion, je pars à la découverte de cette magnifique région. Mes horaires de boulot sont idéaux car je ne commence pas avant 15H, je continue à jardiner pour seulement 2 heures, et le reste du temps est tout à moi !

Milnthorpe Park : on  arpente ses chemins en vélo, ce qui n’est pas forcement la meilleure idée qu’on ait eu ce jour-là, mais ce qui nous assure de belles chutes et quelques bons fous rires, on découvre tout au long, des œuvres artistiques crées avec les moyens de la forêt. Je suis montée tout en haut de l’arbre « magic » du parc, pour y découvrir une des plus belles vues de la Bay.

Pupu Springs : Il sort des robinets des maisons de Takaka, l’eau la plus claire de NZ. Ces sources, vénérées par les Maori, ne sont qu’à quelques kilomètres, et c’est vraiment hallucinant de voir la clarté de l’eau. On peut y admirer, les « dancing waters », nom donné aux minis tourbillons qui  valsent à la surface, c’est tout simplement magique ! Je reste des heures à admirer le mécanisme naturel de notre monde…

The Grove : Au coucher du soleil, Franca décide de m’emmener dans son endroit préféré. On marche juste pendant 15 minutes, dans une forêt de fougères, d’arbres immenses, de lianes, la vraie jungle, on passe entre deux murs de roches très étroits et… on arrive au but final : une vue dégagée, en hauteur, sur la mer, les montagnes et les vignes, tu n’y crois pas tellement c’est beau et paisible !

Mais bientôt the must of the must, l’Abel Tasman Park, un des plus beaux parcs naturels de la Nouvelle Zélande, un des premiers que les kiwis ont voulu protéger. A suivre…

 

Heart Art Festival

Que vaut Takaka, sans son Festival Hippie ? Pendant une semaine, tous les hippies se mettent en 4 pour organiser un festival aux couleurs de l’Arc-en-ciel, mais surtout dans une ambiance alternative et non commerciale. Au programme, marché artisanal et maraîcher, certifié Bio, avec sa propre monnaie les Hands (How About Non Dollar System) musique live plutôt transe dans le jardin du village, « The village green », expositions des peintures, sculptures et autres trucs bizarroïdes crées par les artistes locaux, atelier de pochoirs géants, pour décorer les chemins bétonnés du square… à chaque coin de rue, tu trouve quelque à faire, à manger, à boire, à écouter… à partager et échanger.

Des hippies qui ne fument pas, cela donne un bon résultat : un festival réussi, chaleureux et intimiste, de la bonne musique, des idées et une façon de vivre bien représentées !  

 

 

      

Semaine 20   (sam 16 – vend 22  fév)

 

2 jours au paradis… des canards !

Mon patron est vraiment cool, il savait que je voulais aller me faire un trek dans l’Abel Tasman National Park ! Il m’a donc concocté mon emploi du temps de sorte à ce que je puisse le faire : avec mes 2 days-off d’affilées, je peux réserver mon petit périple kayak/rando, dans le parc ! Départ 6H45, la tête dans le sceau pour 1 heure de bus avant de rejoindre l’équipe déjantée des kayakistes. Je tombe sur un groupe de kiwis cinquantenaires en vacances, plutôt lourdeaux, du genre qu’on peut rencontrer aussi en France, ça boit de la bière, ça parle rugby et gonsesses… Mais j’avoue qu’on rigole bien, tout le monde tombe à l’eau, etc… Pour ma part, je suis plutôt enchantée par ce fabuleux paysage qui s’offre à moi, des eaux transparentes, du sable doré, des plages comme dans les films… je suis en train de rêver ! Après une bonne journée à pagayer, nous nous retrouvons sur un bateau-lodge, barbecue, pêche et bon vin sont au rendez-vous ! Et une bonne nuit de 10H aussi !

Le lendemain, départ pour plus de 6 heures de randonnée dans les forêts de fougères et le long des plages, en compagnie de Cath, une anglaise rencontrée la veille, sur le bateau. Toujours plus motivant de marcher à deux, on se raconte des histoires d’ados, et compare la différence de culture entre nos 2 pays… déjà arrivées ? Il est temps pour nous de prendre le Water-taxi, pour rentrer à la base !

Comme j’ai raté le bus, je décide de faire du stop, pour rentrer à Takaka. 2 minutes d’attente et je tombe sur une famille, plutôt Groseille, très sympathique mais assez loufoque, les 2 enfants ont passé une heure à me fixer, et les parents à me parler de leur voisin, qui n’est autre que mon patron du Brigand !! Le monde est toujours aussi petit, même de l’autre côté de l’Hémisphère !!

 

Mais les brigands courent toujours…

C’était magique ce périple, mais il est temps pour moi de retourner bosser ! Pas facile, j’ai encore la tête dans les vagues, et j’ai du mal à me concentrer sur la machine, les commandes… Allez, Camille, c’est ton dernier jour, un petit effort !  Il y a pas à faire, je reste scotchée, et comme on est 3 serveuses ce soir, je me dévoue pour être de vaisselle ! Comme ça, je passe plus de temps avec Jamie, le cuisinier vraiment tordant, je reste dans l’élément de l’eau et je continue à rêver…

Et voilà, la fin de l’Ere Hippie à Takaka, touche à sa fin ! Je passe mon dernier jour à aller saluer tous les gens que j’ai pu rencontrer durant ce mois, collègues, autres barmans, etc. Franca m’emmène une dernière fois dans un de ses endroits secrets… on sait qu’on est en train de passer nos derniers moments ensemble, alors on en profite au maximum !

Qu’il est bon de vivre à Golden Bay, mais qu’il est bon aussi, de continuer à voyager ! Le bus pour Christchurch, via Nelson et Picton n’attend plus que moi et mes souvenirs…

 

 

Semaine 21   (sam 23 – merc 27  fév)

 

Changement de cap

Maintenant sur Christchurch, je suis bien décidée de repartir visiter la Côte Est. Ce n’est que d’1 œil que j’ai réalisé mon repérage, lors de mon trajet en bus, car comme d’habitude, je me suis endormie une bonne dizaine de fois, malgré la lutte… On ne change pas en 5 mois la Camille bonne dormeuse! Toute destination est donc ouverte, mais j’ai quelques préférences : Kaikoura le spot aux baleines, et Hanmer Springs, sources d’eaux chaudes dans les montagnes. Quant aux breaks, on verra sur place.

Je me loue une voiture (petite mais neuve, ce qui me change de la Fiesta !) pour 3 jours, et en avant pour l’aventure ! Quelques pauses ici et là, un bain dans l’océan, une ballade et un pique-nique entre 2 collines pour aller admirer des peintures maori d’il y a 500 ans … et me voilà déjà à Kaikoura. Je réalise que je vais devoir, pour la première fois, débourser pour ma nuit, et aller en backpacker comme tous les autres touristes travellers !  Je choisis donc le meilleur tant qu’à faire : piscine, jacuzzi et draps fournis pour seulement $23 (12€) ! Je m’apprête à aller payer quand on me dit que quelqu’un a déjà payé pour moi ! What ?? Comme je suis honnête, je leur dis la vérité, mais décide de négocier… je m’en tire pour $10 ! Je profite agréablement de la piscine… je rencontre des kiwis là en week-end, une allemande qui parle français, un couple d’anglais, etc… Super soirée !

Le lendemain, en partant, « je vous rends des $5 de dépôt pour la clé », ok !! Résultat, une nuit dans le plus grand confort, et pour seulement $5 ! Comme s’il y avait un signe qu’en 5 mois, il ne fallait pas que je dépense d’argent pour mon logement !

 

I did it !!

La journée ayant bien commencée, je décide d’aller sur la plage si jamais, je ne verrais pas une baleine me faire un clin d’œil … Ben non, pas grave, je continue mon périple via les petites routes de montagnes pour me rendre à Hamner Springs, station balnéaire, été comme hiver. Aujourd’hui, je vais aussi rendre ce jour mémorable ! Juste avant d’arriver dans la station, il y a un pont ! Et de ce pont là, je vais sauter ! Waouhhh !

Quelques secondes d’hésitation… quelques minutes d’appréhension… et me voilà dans le vide à voler comme un oiseau ! Pendant un instant, j’ai cru y perdre mon cœur, mes tripes et tout le reste… mais j’ai ressenti à la fois une sensation de liberté et de folie ! Une expérience unique, que je conseille à tous mes amis les plus barges et plus vaillants !

Il va falloir un peu de temps pour s’en remettre, en voilà une bonne raison pour aller flâner toute l’après midi du côté des sources chaudes du complexe thermal ! 37°, 41°, 29°… tu choisis ; une dizaine de petits bassins et une piscine de 25m, n’attendent que toi, pour t’offrir un vrai moment de relaxation ! 

Après tout ça, une bonne nuit s’impose ! Telle une touriste lambda, je paye ma chambre : j’ai dû perdre ma chance dans mon saut ! Pas tout à fait, je me retrouve seule, et j’ai le choix entre 3 lits ! Puff, quelle journée !

 

This is the end…

Derniers instants en NZ, toujours sous un soleil de plomb de cet fin d’été ! Ballades shopping dans les rues piétonnes de Christchurch…  Je redécouvre 5 mois après le jardin botanique, toujours aussi magnifique. Je retrouve pour un repas mes premiers hôtes français, Guillaume et Céline ! Je squatte chez Nicky, pour mon plus grand plaisir, femme en or, avec maison immense et piscine ! Un peu de détente avant de repartir sur le sol français ! J’ai découpé ma carte de crédit kiwie, aujourd’hui ! 

Voilà ! Toute bonne chose a une fin… qui laisse place à d’autres aventures ! Je vais vous retrouver, enfin !!  A demain  pour certains, aux mois prochains pour d’autres !


03/11/2008
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